15 Nov 2020
Dans le numéro d’été de la revue We Demain, la journaliste Emmanuelle Vibert dresse le portait de Marine Calmet. À 29 ans, cette avocate fait partie d’une nouvelle génération de juristes déterminés à défendre les droits de l’environnement devant les tribunaux.
Elle n’est pas la seule à se battre pour la nature. Ci-dessous, des portraits inédits des membres de cette nouvelle armée de militants de l’écologie.
François Lafforgue, Avocat pionnier
Il est devenu docteur en droit de l’environnement en 1995, à une époque où c’était tout sauf courant. Depuis sept ans, au sein du cabinet d’avocats TTLA, François Lafforgue défend notamment les victimes des pesticides, avec à son palmarès, une victoire contre Monsanto (aujourd’hui Bayer) dans l’affaire de l’intoxication de l’agriculteur Paul François avec l’herbicide Lasso.
Il compte aussi des clients victimes des essais nucléaires français (au Sahara algérien et en Polynésie, entre 1960 et 1996), des victimes de l’insecticide chlordécone en Guadeloupe. Il s’oppose à l’ouverture de mines ou tout récemment au déploiement de la 5G, pour des motifs sanitaires autant qu’écologiques…
“Beaucoup de jeunes se forment aujourd’hui au droit de l’environnement, constate-t-il. Les associations n’hésitent plus à aller au contentieux. Des mécanismes de financement participatif permettent de soutenir les recours. Les magistrats sont plus sensibles au sujet. Il y a plus de textes aussi, comme celui sur le principe de précaution.”
Valérie Cabanes : Pour la reconnaissance du crime d’écocide
Après une première vie professionnelle dans l’humanitaire, elle se forme au droit en 2000. Avec ce nouveau bagage, Valérie Cabanes défend les peuples autochtones et, depuis 2012, plaide pour que le concept d’écocide (crime contre l’environnement) soit inscrit dans le droit pénal international.
Elle a aussi cofondé l’association Notre Affaire à tous, à l’origine notamment de la pétition L’Affaire du siècle – qui a pour objet d’attaquer l’État français pour inaction climatique. Elle est encore l’auteur de Un nouveau Droit pour la Terre, pour en finir avec l’écocide (Seuil, 2016) et de Homo Natura, en harmonie avec le vivant (Buchet-Chastel, 2017). Ses multiples combats suivent un même objectif : nous faire sortir d’un droit anthropocentré, reconnaître à la nature son droit à exister, se régénérer et évoluer.
Alexis Tiouka : Droit des peuples autochtones, droit de la nature, même combat
Né en 1959 dans le village d’Awala-Yalimapo, dans le nord-ouest de la Guyane, Alexis Tiouka appartient au peuple Kali’na. En tant que juriste et représentant des peuples autochtones, il a participé aux négociations à l’ONU pour la Déclaration des droits des peuples autochtones, qui a abouti en 2007. Il s’est opposé plus récemment au projet de la Montagne d’or ou à l’orpaillage illégal. Sa bataille pour les droits de son peuple, comme celle de tous les peuples autochtones de par le monde, est indissociable de celui pour les droits de la nature.
Par Sofia Colla (publié le 12/06/2020)
A lire sur le site We Demain
Elle n’est pas la seule à se battre pour la nature. Ci-dessous, des portraits inédits des membres de cette nouvelle armée de militants de l’écologie.
François Lafforgue, Avocat pionnier
Il est devenu docteur en droit de l’environnement en 1995, à une époque où c’était tout sauf courant. Depuis sept ans, au sein du cabinet d’avocats TTLA, François Lafforgue défend notamment les victimes des pesticides, avec à son palmarès, une victoire contre Monsanto (aujourd’hui Bayer) dans l’affaire de l’intoxication de l’agriculteur Paul François avec l’herbicide Lasso.
Il compte aussi des clients victimes des essais nucléaires français (au Sahara algérien et en Polynésie, entre 1960 et 1996), des victimes de l’insecticide chlordécone en Guadeloupe. Il s’oppose à l’ouverture de mines ou tout récemment au déploiement de la 5G, pour des motifs sanitaires autant qu’écologiques…
“Beaucoup de jeunes se forment aujourd’hui au droit de l’environnement, constate-t-il. Les associations n’hésitent plus à aller au contentieux. Des mécanismes de financement participatif permettent de soutenir les recours. Les magistrats sont plus sensibles au sujet. Il y a plus de textes aussi, comme celui sur le principe de précaution.”
Valérie Cabanes : Pour la reconnaissance du crime d’écocide
Après une première vie professionnelle dans l’humanitaire, elle se forme au droit en 2000. Avec ce nouveau bagage, Valérie Cabanes défend les peuples autochtones et, depuis 2012, plaide pour que le concept d’écocide (crime contre l’environnement) soit inscrit dans le droit pénal international.
Elle a aussi cofondé l’association Notre Affaire à tous, à l’origine notamment de la pétition L’Affaire du siècle – qui a pour objet d’attaquer l’État français pour inaction climatique. Elle est encore l’auteur de Un nouveau Droit pour la Terre, pour en finir avec l’écocide (Seuil, 2016) et de Homo Natura, en harmonie avec le vivant (Buchet-Chastel, 2017). Ses multiples combats suivent un même objectif : nous faire sortir d’un droit anthropocentré, reconnaître à la nature son droit à exister, se régénérer et évoluer.
Alexis Tiouka : Droit des peuples autochtones, droit de la nature, même combat
Né en 1959 dans le village d’Awala-Yalimapo, dans le nord-ouest de la Guyane, Alexis Tiouka appartient au peuple Kali’na. En tant que juriste et représentant des peuples autochtones, il a participé aux négociations à l’ONU pour la Déclaration des droits des peuples autochtones, qui a abouti en 2007. Il s’est opposé plus récemment au projet de la Montagne d’or ou à l’orpaillage illégal. Sa bataille pour les droits de son peuple, comme celle de tous les peuples autochtones de par le monde, est indissociable de celui pour les droits de la nature.
Par Sofia Colla (publié le 12/06/2020)
A lire sur le site We Demain