06 Sept 2017
Le philosophe Frédéric Gros analyse les ressorts de notre passivité. Le citoyen se soumet par peur, conformisme social, ou plaisir. Mais aussi pour échapper à sa responsabilité. Pourtant, la désobéissance n’est pas incompatible avec la démocratie.
Les raisons de s’insurger semblent évidentes : une partie de la population se paupérise, les inégalités sont devenues obscénité, l’environnement se dégrade… Pour le philosophe foucaldien Frédéric Gros, ce n’est pas la révolte qui est stupéfiante mais notre capacité à obéir malgré la crise économique et environnementale. Dans Désobéir (éditions Albin Michel), il explique pourquoi, même en démocratie, la désobéissance peut être légitime. Mieux : la désobéissance pourrait constituer l’essence même du citoyen.
Pourquoi continue-t-on à obéir dans un monde aujourd’hui si révoltant ?
Nous voyons la catastrophe sociale et environnementale se dessiner, et cela ne suscite pourtant pas de sursaut collectif. Bien sûr, des mouvements de désobéissance civile se développent ici ou là, comme dans la vallée de la Roya où des habitants viennent en aide aux migrants malgré la répression judiciaire. Mais ils restent pour l’instant marginaux. J’ai voulu comprendre les racines de notre passivité. Ce qui revient à poser un problème finalement peu présent dans la pensée politique : celui de l’obéissance. On a beaucoup réfléchi sur l’organisation du vivre-ensemble, le partage des pouvoirs, la fondation rationnelle de la loi publique. Mais ce qui fait que le citoyen obéit, la subjectivité politique comme telle, cela a été trop peu travaillé. Or, cette articulation est centrale.
Les nouvelles désespérantes s’accumulent mais, à chaque fois, on a l’impression que nous nous habituons au pire…
Il y a cette phrase de Walter Benjamin : «La catastrophe, c’est que les choses continuent comme avant.» Prenez la terrible crise financière mondiale de 2007. On a annoncé que tout allait changer, qu’on allait réguler le système financier, limiter les profits monstrueux de la spéculation. Et tout a recommencé. Est-ce qu’un mouvement de sursaut général se dessine ? Je ne sais pas. Un mouvement de désobéissance consistant suppose une confiance dans l’autre, une amitié politique. Or, aujourd’hui, tout est là pour désintégrer les réseaux de solidarité. Pourtant - et c’est ce que j’ai voulu montrer -, être un sujet politique, c’est d’abord se poser la question de la désobéissance.
Alors pourquoi renonçons-nous ?
On obéit par conformisme social, par habitude. Parce que l’obéissance rassemble et que la désobéissance isole. On obéit aussi par confort et plaisir. Dans son Discours sur la servitude volontaire, La Boétie dit bien que chacun en rajoute toujours dans son obéissance. C’est ce que j’appelle la «surobéissance». Et c’est ce «plus» qui fait tenir le pouvoir politique. Une première manière de désobéir serait finalement d’obéir a minima, de manière rétive. Mais cela ne doit pas faire oublier pourtant la dureté des rapports de force : le premier moteur de l’obéissance, c’est la soumission. On obéit parce qu’on ne peut pas faire autrement. Comment l’esclave de l’Antiquité, l’ouvrier du XIXe siècle, le surendetté d’aujourd’hui sont contraints d’obéir. Mais c’est en même temps, pour beaucoup d’entre nous, une excuse magnifique : «Je ne pouvais pas faire autrement.» C’est confortable de se dire qu’on n’avait pas le choix. On n’exagère le coût de notre désobéissance.
Justement, ce qui nous retient de désobéir, c’est souvent le confort de se sentir délesté du choix et des responsabilités…
Un des secrets de l’obéissance, c’est qu’obéir nous permet de déposer auprès d’un autre le poids de cette liberté trop lourde à porter. Cette déresponsabilisation est un phénomène puissant dans nos sociétés technologiques et complexes dans lesquelles les chaînes de commandement sont diluées. On accepte des choses terribles mais on se dit pour se rassurer : «Au fond, ce n’est pas moi», «On m’a demandé de le faire», «De toute manière, un autre l’aurait fait à ma place !». Avez-vous vu ce film sur l’affaire Enron [Enron : the Smartest Guys in the Room, ndlr]. Il raconte la faillite de cette firme qui, suite aux montages financiers crapuleux de son dirigeant, a volé et a ruiné des centaines de millions d’Américains. Dans le film, un ancien cadre de l’entreprise a cette phrase : «On se doutait bien que quelque chose n’était pas correct, mais on ne voulait pas savoir.» Ce «ne pas savoir» est un moyen de se déresponsabiliser, de ne pas apparaître à ses propres yeux comme un monstre. C’est cela que Hannah Arendt appelle, en parlant d’Eichmann, «la bêtise». Ce terme lui a valu de violentes critiques, mais quand elle parle de la «bêtise» de ce haut fonctionnaire nazi qui organisa le transport des Juifs vers les camps d’extermination, elle ne cherche évidemment pas à l’excuser ou à minimiser son rôle. Elle pointe une absence de jugement dont on est responsable : celle par laquelle on ne veut ne pas penser. Etre un sujet politique, c’est précisément l’inverse : faire l’expérience qu’on ne peut pas se dérober à l’appel pour agir, dénoncer, refuser
Pourquoi 1961, l’année du procès d’Eichmann, est selon vous une date-clé ?
C’est l’année du procès Eichmann et des expériences de Milgram : elle manifeste aux yeux du public le renversement des monstruosités. Jusqu’alors la désobéissance était vue comme la manifestation d’une animalité revêche, d’une incapacité à maîtriser des instincts anarchiques. Mais les expériences totalitaires du XXe siècle ont fait apparaître des monstres d’obéissance : Eichmann pour l’Allemagne nazie, Douch pour le Cambodge des Khmers rouges. Avec leur procès, l’obéissance apparaît comme machinique, inhumaine, et la désobéissance comme un acte d’humanité.
Désobéir, c’est donc d’abord prendre ses responsabilités…
C’est ici que Henry David Thoreau, la grande figure de la désobéissance civile, est d’une importance capitale. L’auteur de Walden ou de la Désobéissance civile, dont Martin Luther King ou Gandhi se sont inspirés, est pourtant un symbole paradoxal : en 1846, Thoreau a passé une petite nuit en prison pour avoir refusé de payer l’impôt pour marquer son opposition à l’esclavage et à la guerre contre le Mexique. Suite à quoi, il repart dans ses bois cueillir des airelles. Rien de bien traumatisant… Rien de bien collectif non plus. Arendt ou Rawls ont d’ailleurs affirmé que le geste de Thoreau tenait davantage de «l’objection de conscience» - l’acte d’un individu isolé qui refuse de cautionner au nom de ses valeurs l’iniquité d’un système, comme les lanceurs d’alerte aujourd’hui - que de la «désobéissance civile», qui suppose, elle, un collectif. Henry David Thoreau ne connaissait pas l’expression «désobéissance civile» qui a été ajoutée à son ouvrage ultérieurement. Mais alors pourquoi la pensée de Thoreau a inspiré tant d’insurgés ? C’est qu’il a formulé le principe que la désobéissance politique ne va jamais sans un travail intérieur, une conversion éthique. Il a cette belle formule dans son Journal : «Si je ne suis pas moi, qui le sera à ma place ?» Le propre de la désobéissance, c’est que personne ne peut désobéir à ma place.
L’importance de la désobéissance se comprend très bien face à la tyrannie, mais en démocratie, peut-il être légitime de désobéir aux lois décidées par la majorité ?
On voudrait faire croire qu’en démocratie, la désobéissance ne peut être le fait que d’anarchistes irresponsables ou de «traîtres» à l’expression de la volonté populaire. «Mais enfin pourquoi désobéir ? nous explique-t-on. Tout a été décidé et voté dans les règles. Les procédures ont été respectées.» Ce modèle d’obéissance «républicaine» fonde notre modernité politique. Il repose sur le mythe du consentement initial, celui du contrat social raconté par Hobbes ou Rousseau : ce moment fondateur où les hommes auraient accepté d’obéir à l’Etat en échange de leur sécurité. Il est d’autant plus actuel aujourd’hui, face au risque réel du terrorisme et à la mise en place d’un état d’urgence. Pourtant, la sécurité ne doit pas être l’unique levier de relégitimation du politique. Les gouvernants ne devraient pas n’avoir que la survie à promettre à leurs citoyens. Le modèle du consentement républicain veut faire croire qu’il est toujours «trop tard» pour désobéir. Ne les a-t-on pas élus, ces gouvernants ? La volonté majoritaire ne s’est-elle pas déjà exprimée ? Le modèle du contrat social est une fiction puissante pour verrouiller l’obéissance. Le moment actuel (une réforme de la loi du travail par ordonnances, annoncée pendant sa campagne par Emmanuel Macron, l’interrogation sur la post-démocratie) est pris dans cette problématique. Le contrat social devient une idéologie quand il sert à dire : «Circulez, il n’y a rien à voir.» La seule manière d’aller contre cette injonction, c’est de cesser de réduire la démocratie à des règles, des procédures, des formes. Ces moments où on se met à désobéir ensemble sont un moyen de revivifier la démocratie, de redécouvrir l’amitié politique, de signifier un refus collectif d’être gouverné comme ceci ou comme cela. La démocratie critique repose sur une exigence éthique au cœur du citoyen : j’obéis parce que je me commande à moi-même d’obéir. C’est le tout dernier modèle d’obéissance, le plus responsable : l’obligation. Ce qui suppose que j’ai la latitude de cesser de le faire quand je ne suis plus d’accord. Le français a un merveilleux mot pour ça : obéir «de son propre chef».
Par Sonya Faure
Lire sur Libération (30/08/2017)
Les raisons de s’insurger semblent évidentes : une partie de la population se paupérise, les inégalités sont devenues obscénité, l’environnement se dégrade… Pour le philosophe foucaldien Frédéric Gros, ce n’est pas la révolte qui est stupéfiante mais notre capacité à obéir malgré la crise économique et environnementale. Dans Désobéir (éditions Albin Michel), il explique pourquoi, même en démocratie, la désobéissance peut être légitime. Mieux : la désobéissance pourrait constituer l’essence même du citoyen.
Pourquoi continue-t-on à obéir dans un monde aujourd’hui si révoltant ?
Nous voyons la catastrophe sociale et environnementale se dessiner, et cela ne suscite pourtant pas de sursaut collectif. Bien sûr, des mouvements de désobéissance civile se développent ici ou là, comme dans la vallée de la Roya où des habitants viennent en aide aux migrants malgré la répression judiciaire. Mais ils restent pour l’instant marginaux. J’ai voulu comprendre les racines de notre passivité. Ce qui revient à poser un problème finalement peu présent dans la pensée politique : celui de l’obéissance. On a beaucoup réfléchi sur l’organisation du vivre-ensemble, le partage des pouvoirs, la fondation rationnelle de la loi publique. Mais ce qui fait que le citoyen obéit, la subjectivité politique comme telle, cela a été trop peu travaillé. Or, cette articulation est centrale.
Les nouvelles désespérantes s’accumulent mais, à chaque fois, on a l’impression que nous nous habituons au pire…
Il y a cette phrase de Walter Benjamin : «La catastrophe, c’est que les choses continuent comme avant.» Prenez la terrible crise financière mondiale de 2007. On a annoncé que tout allait changer, qu’on allait réguler le système financier, limiter les profits monstrueux de la spéculation. Et tout a recommencé. Est-ce qu’un mouvement de sursaut général se dessine ? Je ne sais pas. Un mouvement de désobéissance consistant suppose une confiance dans l’autre, une amitié politique. Or, aujourd’hui, tout est là pour désintégrer les réseaux de solidarité. Pourtant - et c’est ce que j’ai voulu montrer -, être un sujet politique, c’est d’abord se poser la question de la désobéissance.
Alors pourquoi renonçons-nous ?
On obéit par conformisme social, par habitude. Parce que l’obéissance rassemble et que la désobéissance isole. On obéit aussi par confort et plaisir. Dans son Discours sur la servitude volontaire, La Boétie dit bien que chacun en rajoute toujours dans son obéissance. C’est ce que j’appelle la «surobéissance». Et c’est ce «plus» qui fait tenir le pouvoir politique. Une première manière de désobéir serait finalement d’obéir a minima, de manière rétive. Mais cela ne doit pas faire oublier pourtant la dureté des rapports de force : le premier moteur de l’obéissance, c’est la soumission. On obéit parce qu’on ne peut pas faire autrement. Comment l’esclave de l’Antiquité, l’ouvrier du XIXe siècle, le surendetté d’aujourd’hui sont contraints d’obéir. Mais c’est en même temps, pour beaucoup d’entre nous, une excuse magnifique : «Je ne pouvais pas faire autrement.» C’est confortable de se dire qu’on n’avait pas le choix. On n’exagère le coût de notre désobéissance.
Justement, ce qui nous retient de désobéir, c’est souvent le confort de se sentir délesté du choix et des responsabilités…
Un des secrets de l’obéissance, c’est qu’obéir nous permet de déposer auprès d’un autre le poids de cette liberté trop lourde à porter. Cette déresponsabilisation est un phénomène puissant dans nos sociétés technologiques et complexes dans lesquelles les chaînes de commandement sont diluées. On accepte des choses terribles mais on se dit pour se rassurer : «Au fond, ce n’est pas moi», «On m’a demandé de le faire», «De toute manière, un autre l’aurait fait à ma place !». Avez-vous vu ce film sur l’affaire Enron [Enron : the Smartest Guys in the Room, ndlr]. Il raconte la faillite de cette firme qui, suite aux montages financiers crapuleux de son dirigeant, a volé et a ruiné des centaines de millions d’Américains. Dans le film, un ancien cadre de l’entreprise a cette phrase : «On se doutait bien que quelque chose n’était pas correct, mais on ne voulait pas savoir.» Ce «ne pas savoir» est un moyen de se déresponsabiliser, de ne pas apparaître à ses propres yeux comme un monstre. C’est cela que Hannah Arendt appelle, en parlant d’Eichmann, «la bêtise». Ce terme lui a valu de violentes critiques, mais quand elle parle de la «bêtise» de ce haut fonctionnaire nazi qui organisa le transport des Juifs vers les camps d’extermination, elle ne cherche évidemment pas à l’excuser ou à minimiser son rôle. Elle pointe une absence de jugement dont on est responsable : celle par laquelle on ne veut ne pas penser. Etre un sujet politique, c’est précisément l’inverse : faire l’expérience qu’on ne peut pas se dérober à l’appel pour agir, dénoncer, refuser
Pourquoi 1961, l’année du procès d’Eichmann, est selon vous une date-clé ?
C’est l’année du procès Eichmann et des expériences de Milgram : elle manifeste aux yeux du public le renversement des monstruosités. Jusqu’alors la désobéissance était vue comme la manifestation d’une animalité revêche, d’une incapacité à maîtriser des instincts anarchiques. Mais les expériences totalitaires du XXe siècle ont fait apparaître des monstres d’obéissance : Eichmann pour l’Allemagne nazie, Douch pour le Cambodge des Khmers rouges. Avec leur procès, l’obéissance apparaît comme machinique, inhumaine, et la désobéissance comme un acte d’humanité.
Désobéir, c’est donc d’abord prendre ses responsabilités…
C’est ici que Henry David Thoreau, la grande figure de la désobéissance civile, est d’une importance capitale. L’auteur de Walden ou de la Désobéissance civile, dont Martin Luther King ou Gandhi se sont inspirés, est pourtant un symbole paradoxal : en 1846, Thoreau a passé une petite nuit en prison pour avoir refusé de payer l’impôt pour marquer son opposition à l’esclavage et à la guerre contre le Mexique. Suite à quoi, il repart dans ses bois cueillir des airelles. Rien de bien traumatisant… Rien de bien collectif non plus. Arendt ou Rawls ont d’ailleurs affirmé que le geste de Thoreau tenait davantage de «l’objection de conscience» - l’acte d’un individu isolé qui refuse de cautionner au nom de ses valeurs l’iniquité d’un système, comme les lanceurs d’alerte aujourd’hui - que de la «désobéissance civile», qui suppose, elle, un collectif. Henry David Thoreau ne connaissait pas l’expression «désobéissance civile» qui a été ajoutée à son ouvrage ultérieurement. Mais alors pourquoi la pensée de Thoreau a inspiré tant d’insurgés ? C’est qu’il a formulé le principe que la désobéissance politique ne va jamais sans un travail intérieur, une conversion éthique. Il a cette belle formule dans son Journal : «Si je ne suis pas moi, qui le sera à ma place ?» Le propre de la désobéissance, c’est que personne ne peut désobéir à ma place.
L’importance de la désobéissance se comprend très bien face à la tyrannie, mais en démocratie, peut-il être légitime de désobéir aux lois décidées par la majorité ?
On voudrait faire croire qu’en démocratie, la désobéissance ne peut être le fait que d’anarchistes irresponsables ou de «traîtres» à l’expression de la volonté populaire. «Mais enfin pourquoi désobéir ? nous explique-t-on. Tout a été décidé et voté dans les règles. Les procédures ont été respectées.» Ce modèle d’obéissance «républicaine» fonde notre modernité politique. Il repose sur le mythe du consentement initial, celui du contrat social raconté par Hobbes ou Rousseau : ce moment fondateur où les hommes auraient accepté d’obéir à l’Etat en échange de leur sécurité. Il est d’autant plus actuel aujourd’hui, face au risque réel du terrorisme et à la mise en place d’un état d’urgence. Pourtant, la sécurité ne doit pas être l’unique levier de relégitimation du politique. Les gouvernants ne devraient pas n’avoir que la survie à promettre à leurs citoyens. Le modèle du consentement républicain veut faire croire qu’il est toujours «trop tard» pour désobéir. Ne les a-t-on pas élus, ces gouvernants ? La volonté majoritaire ne s’est-elle pas déjà exprimée ? Le modèle du contrat social est une fiction puissante pour verrouiller l’obéissance. Le moment actuel (une réforme de la loi du travail par ordonnances, annoncée pendant sa campagne par Emmanuel Macron, l’interrogation sur la post-démocratie) est pris dans cette problématique. Le contrat social devient une idéologie quand il sert à dire : «Circulez, il n’y a rien à voir.» La seule manière d’aller contre cette injonction, c’est de cesser de réduire la démocratie à des règles, des procédures, des formes. Ces moments où on se met à désobéir ensemble sont un moyen de revivifier la démocratie, de redécouvrir l’amitié politique, de signifier un refus collectif d’être gouverné comme ceci ou comme cela. La démocratie critique repose sur une exigence éthique au cœur du citoyen : j’obéis parce que je me commande à moi-même d’obéir. C’est le tout dernier modèle d’obéissance, le plus responsable : l’obligation. Ce qui suppose que j’ai la latitude de cesser de le faire quand je ne suis plus d’accord. Le français a un merveilleux mot pour ça : obéir «de son propre chef».
Par Sonya Faure
Lire sur Libération (30/08/2017)