15 Avr 2019
Considérablement réduits sous le mandat d’Emmanuel Macron, les contrats aidés font pourtant la preuve de leur efficacité, pointe une étude du ministère du Travail.
Jugés pas efficaces, trop coûteux… Sous le mandat d’Emmanuel Macron, les contrats aidés ont été considérablement réduits. Destinés à favoriser l’emploi des personnes ayant des difficultés d’insertion sur le principe d’une aide financière de l’Etat à l’employeur, ils sont passés de 320 000 en 2017 à 200 000 en 2018 et de 130 000 à 150 000 contrats sont prévus pour 2019. Entre-temps, ils ont changé de nom et sont devenus les « parcours emploi compétence », avec un taux de prise en charge moins élevé.
Alors, pas efficaces, les contrats aidés ? La dernière étude que leur consacre la Dares1 sur l’année 2017 montre l’inverse. L’amélioration de la situation sur le marché du travail (341 000 emplois créés en 2017) a aussi bénéficié aux contrats aidés (contrats uniques d’insertion dans les secteurs marchands et non marchands, et emplois d’avenir pour les jeunes ayant entre 16 et 25 ans) : leur taux d’insertion (le fait d’être en emploi) à six mois a augmenté de 5 points par rapport à 2016.
Lorsqu’ils ne sont pas en emploi six mois après la fin de leur contrat, les sortants de contrat aidé sont le plus souvent au chômage : c’est le cas de 25 % de l’ensemble des sortants de CUI-CIE (contrats aidés dans le secteur marchand, appelés contrats initiative emploi) et de 43 % des sortants de CUI-CAE (contrats aidés dans le secteur non marchand, appelés contrat d’accompagnement dans l’emploi). Cette part s’élève à 28 % pour les sortants d’emplois d’avenir dans le secteur marchand et à 34 % dans le secteur non marchand.
Les contrats aidés sont particulièrement efficaces dans le secteur marchand : le taux d’emploi des sortants est de 72 % pour les CUI-CIE et de 67 % pour les emplois d’avenir du secteur marchand. L’une des explications tient à ce qu’il s’agit souvent de CDI : 64 % des salariés initialement en CUI-CIE étaient en CDI, et 72 % des emplois d’avenir du secteur marchand. La fin du contrat signifie la fin de l’aide de l’Etat, mais le salarié reste embauché.
Tout ne se vaut cependant pas. Les contrats les plus efficaces sont ceux qui se réalisent dans une fonction support de l’entreprise (comptabilité, gestion, secrétariat). A l’inverse, le taux d’insertion dans l’hôtellerie et la restauration est plus faible que le taux d’insertion moyen. Le retour à l’emploi du bénéficiaire dépend donc du métier exercé pendant le contrat aidé.
Insertion difficile pour les plus éloignés de l’emploi
Dans le secteur non marchand (établissements scolaires, associations, fondations, comités d’entreprises…), les taux d’insertion sont moindres : 49 % pour les CUI-CAE et 58 % pour les emplois d’avenir du secteur non marchand. Dans l’Education nationale, la transformation des contrats aidés en postes d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) a néanmoins permis une embauche sur un poste pérenne.
Le retour à l’emploi est plus difficile pour les personnes qui en étaient les plus éloignées. C’est en moyenne le cas pour celles et ceux qui sont en contrats aidés dans le secteur non marchand. Pour les bénéficiaires de minima sociaux ou les chômeurs inscrits depuis longtemps à Pôle emploi, le contrat aidé débouche aussi moins souvent sur un emploi.
Reste que les personnes en contrats aidés considèrent favorablement leur expérience. Le fait d’être en emploi influence positivement ce jugement. Ils indiquent que le contrat aidé leur a permis d’améliorer leur situation financière, qu’ils y voient plus clair sur leur avenir professionnel ou qu’ils ont pu se faire des relations utiles pour trouver un emploi. Près des trois quarts des sortants considèrent que le passage par l’emploi en contrat aidé leur a permis d’acquérir une expérience professionnelle, de se sentir utiles et de reprendre confiance en eux.
Par Céline Mouzon (publié le 12/04/2019)
A lire sur le site Alternatives Economiques
Jugés pas efficaces, trop coûteux… Sous le mandat d’Emmanuel Macron, les contrats aidés ont été considérablement réduits. Destinés à favoriser l’emploi des personnes ayant des difficultés d’insertion sur le principe d’une aide financière de l’Etat à l’employeur, ils sont passés de 320 000 en 2017 à 200 000 en 2018 et de 130 000 à 150 000 contrats sont prévus pour 2019. Entre-temps, ils ont changé de nom et sont devenus les « parcours emploi compétence », avec un taux de prise en charge moins élevé.
Alors, pas efficaces, les contrats aidés ? La dernière étude que leur consacre la Dares1 sur l’année 2017 montre l’inverse. L’amélioration de la situation sur le marché du travail (341 000 emplois créés en 2017) a aussi bénéficié aux contrats aidés (contrats uniques d’insertion dans les secteurs marchands et non marchands, et emplois d’avenir pour les jeunes ayant entre 16 et 25 ans) : leur taux d’insertion (le fait d’être en emploi) à six mois a augmenté de 5 points par rapport à 2016.
Lorsqu’ils ne sont pas en emploi six mois après la fin de leur contrat, les sortants de contrat aidé sont le plus souvent au chômage : c’est le cas de 25 % de l’ensemble des sortants de CUI-CIE (contrats aidés dans le secteur marchand, appelés contrats initiative emploi) et de 43 % des sortants de CUI-CAE (contrats aidés dans le secteur non marchand, appelés contrat d’accompagnement dans l’emploi). Cette part s’élève à 28 % pour les sortants d’emplois d’avenir dans le secteur marchand et à 34 % dans le secteur non marchand.
Les contrats aidés sont particulièrement efficaces dans le secteur marchand : le taux d’emploi des sortants est de 72 % pour les CUI-CIE et de 67 % pour les emplois d’avenir du secteur marchand. L’une des explications tient à ce qu’il s’agit souvent de CDI : 64 % des salariés initialement en CUI-CIE étaient en CDI, et 72 % des emplois d’avenir du secteur marchand. La fin du contrat signifie la fin de l’aide de l’Etat, mais le salarié reste embauché.
Tout ne se vaut cependant pas. Les contrats les plus efficaces sont ceux qui se réalisent dans une fonction support de l’entreprise (comptabilité, gestion, secrétariat). A l’inverse, le taux d’insertion dans l’hôtellerie et la restauration est plus faible que le taux d’insertion moyen. Le retour à l’emploi du bénéficiaire dépend donc du métier exercé pendant le contrat aidé.
Insertion difficile pour les plus éloignés de l’emploi
Dans le secteur non marchand (établissements scolaires, associations, fondations, comités d’entreprises…), les taux d’insertion sont moindres : 49 % pour les CUI-CAE et 58 % pour les emplois d’avenir du secteur non marchand. Dans l’Education nationale, la transformation des contrats aidés en postes d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) a néanmoins permis une embauche sur un poste pérenne.
Le retour à l’emploi est plus difficile pour les personnes qui en étaient les plus éloignées. C’est en moyenne le cas pour celles et ceux qui sont en contrats aidés dans le secteur non marchand. Pour les bénéficiaires de minima sociaux ou les chômeurs inscrits depuis longtemps à Pôle emploi, le contrat aidé débouche aussi moins souvent sur un emploi.
Reste que les personnes en contrats aidés considèrent favorablement leur expérience. Le fait d’être en emploi influence positivement ce jugement. Ils indiquent que le contrat aidé leur a permis d’améliorer leur situation financière, qu’ils y voient plus clair sur leur avenir professionnel ou qu’ils ont pu se faire des relations utiles pour trouver un emploi. Près des trois quarts des sortants considèrent que le passage par l’emploi en contrat aidé leur a permis d’acquérir une expérience professionnelle, de se sentir utiles et de reprendre confiance en eux.
Par Céline Mouzon (publié le 12/04/2019)
A lire sur le site Alternatives Economiques