21 Oct 2019
En Iran, les femmes en ont assez de devoir porter le voile, et certains hommes les comprennent. Mieux, depuis quelques jours, des hommes ont commencé à le porter eux-mêmes pour témoigner leur solidarité. Des photos d'eux posant voilés avec leurs femmes cheveux à l'air circulent même sur Internet.
C'est la journaliste et activiste iranienne Masih Alinejad qui avait lancé le mouvement vendredi dernier depuis New York, avec le hashtag #meninhijab, sur Twitter. L'idée lui est venue lorsque le ministre iranien des Affaires étrangères, en visite en France, a prétendu que les touristes qui visitaient l'Iran n'avaient aucun problème avec le port du voile obligatoire, et qu'il était normal de respecter la culture locale. Pourtant, en avril dernier, les hôtesses d'Air France avaient manifesté leur mécontentement à l'encontre de leur direction lorsque celle-ci leur avait demandé de porter le voile en atterrissant à Téhéran.
Rapidement, une trentaine d'images d'hommes voilés sont parvenues à Masih Alinejad. Elle a aussi rapporté au journal The Independant que certains postaient des images d'eux-mêmes sur leurs comptes Instagram. Elle a déclaré : "La plupart d'entre eux vivent en Iran et sont témoins de la souffrance des femmes et des humiliations subies à cause de la police des mœurs. Depuis des années, nous sommes forcées de porter le voile et de mettre de côté notre dignité. Ça ne choque même plus les hommes, mais pour des millions d'Iraniennes, ce voile est une insulte !"
Loi islamique et lapidation pour les "impures"
En Iran, les femmes sont forcées de porter le voile depuis la révolution islamique de 1979. Celles qui n'appliquent pas la loi s'exposent à des sanctions allant de l'emprisonnement à la lapidation. Dans la rue, des panneaux publicitaires rappellent aux femmes l'importance de cacher leurs cheveux pour ne pas être considérées comme "impures" par les hommes. D'autres expliquent qu'une femme non voilée s'expose à des avances sexuelles indésirables.
"Dans notre pays, la vie et l'identité d'une femme dépendent de l'intégrité de son mari. Et souvent, l'autorité religieuse ou le gouvernement influence l'impression pour les hommes de posséder les femmes. C'est la raison pour laquelle j'ai pensé qu'il serait fantastique d'inviter les hommes à promouvoir les droits des femmes", explique Masih Alinejad. L'activiste est aussi à l'origine de la campagne My Stealthy Freedom, lancée en 2014, qui montre des Iraniennes se libérant de leurs voiles en cachette. Sa page Facebook compte plus d'un million d'abonnés.
Le voile, un sujet polémique
Ce n'est pas la première fois que le voile enflamme la toile. En avril dernier, la ministre française du Droit des femmes, Laurence Rossignol, avait vivement protesté contre son port. La philosophe Élisabeth Badinter l'avait d'ailleurs soutenue en évoquant un parallèle entre le voile islamique porté par les femmes et l'esclavage. Le hashtag #tousvoilés était alors apparu sur Twitter. Des dizaines d'internautes s'étaient photographiés les cheveux couverts par un foulard pour témoigner leur solidarité. Mais en République islamique d'Iran, les choses ne risquent pas de bouger de sitôt, sauf si le ras-le-bol général des jeunes parvient à faire évoluer les mentalités plus rapidement.
Par Louis Chahuneau (publié le 30/07/2016)
A lire sur le site Le Point
C'est la journaliste et activiste iranienne Masih Alinejad qui avait lancé le mouvement vendredi dernier depuis New York, avec le hashtag #meninhijab, sur Twitter. L'idée lui est venue lorsque le ministre iranien des Affaires étrangères, en visite en France, a prétendu que les touristes qui visitaient l'Iran n'avaient aucun problème avec le port du voile obligatoire, et qu'il était normal de respecter la culture locale. Pourtant, en avril dernier, les hôtesses d'Air France avaient manifesté leur mécontentement à l'encontre de leur direction lorsque celle-ci leur avait demandé de porter le voile en atterrissant à Téhéran.
Rapidement, une trentaine d'images d'hommes voilés sont parvenues à Masih Alinejad. Elle a aussi rapporté au journal The Independant que certains postaient des images d'eux-mêmes sur leurs comptes Instagram. Elle a déclaré : "La plupart d'entre eux vivent en Iran et sont témoins de la souffrance des femmes et des humiliations subies à cause de la police des mœurs. Depuis des années, nous sommes forcées de porter le voile et de mettre de côté notre dignité. Ça ne choque même plus les hommes, mais pour des millions d'Iraniennes, ce voile est une insulte !"
Loi islamique et lapidation pour les "impures"
En Iran, les femmes sont forcées de porter le voile depuis la révolution islamique de 1979. Celles qui n'appliquent pas la loi s'exposent à des sanctions allant de l'emprisonnement à la lapidation. Dans la rue, des panneaux publicitaires rappellent aux femmes l'importance de cacher leurs cheveux pour ne pas être considérées comme "impures" par les hommes. D'autres expliquent qu'une femme non voilée s'expose à des avances sexuelles indésirables.
"Dans notre pays, la vie et l'identité d'une femme dépendent de l'intégrité de son mari. Et souvent, l'autorité religieuse ou le gouvernement influence l'impression pour les hommes de posséder les femmes. C'est la raison pour laquelle j'ai pensé qu'il serait fantastique d'inviter les hommes à promouvoir les droits des femmes", explique Masih Alinejad. L'activiste est aussi à l'origine de la campagne My Stealthy Freedom, lancée en 2014, qui montre des Iraniennes se libérant de leurs voiles en cachette. Sa page Facebook compte plus d'un million d'abonnés.
Le voile, un sujet polémique
Ce n'est pas la première fois que le voile enflamme la toile. En avril dernier, la ministre française du Droit des femmes, Laurence Rossignol, avait vivement protesté contre son port. La philosophe Élisabeth Badinter l'avait d'ailleurs soutenue en évoquant un parallèle entre le voile islamique porté par les femmes et l'esclavage. Le hashtag #tousvoilés était alors apparu sur Twitter. Des dizaines d'internautes s'étaient photographiés les cheveux couverts par un foulard pour témoigner leur solidarité. Mais en République islamique d'Iran, les choses ne risquent pas de bouger de sitôt, sauf si le ras-le-bol général des jeunes parvient à faire évoluer les mentalités plus rapidement.
Par Louis Chahuneau (publié le 30/07/2016)
A lire sur le site Le Point