26 Nov 2019
Il est important de faire une distinction claire entre le cannabis à usage thérapeutique et le cannabis à usage récréatif.
Même si dans les deux cas nous nous heurtons à des préjugés importants liés à l’imaginaire collectif concernant ce produit.
La plante de cannabis contient plus de 480 composés incluant plus de 100 cannabinoïdes, dont le THC (D9-tetrahydrocannabinol) et le cannabidiol (CBD).
À savoir que le THC est le composé psychoactif et addictif principal du cannabis et que le CBD n’a pas de propriétés psychoactives.
L’usage médical de cannabis (et de cannabinoïdes) désigne tout un panel de produits et de préparations contenant ces ingrédients actifs et pouvant être administrés selon différentes voies, le corps médical déconseille fortement l’utilisation du cannabis par combustion.
Le Cannabis à usage thérapeutique
L’usage médical des préparations dérivées de la plante cannabis est ancien. Cependant, au XXe siècle, l’usage médical du cannabis avait largement diminué et son classement en 1961 dans la Convention unique des Nations Unies sur les stupéfiants comme une drogue sans usage médical, a stoppé toute initiative de recherche médicale.
Durant ces 20 dernières années, on a pu noter une recrudescence de l’intérêt des patients et du monde scientifique à l’égard de la consommation de cannabis et de cannabinoïdes pour traiter diverses affections, notamment les douleurs chroniques, les douleurs cancéreuses, la dépression, les troubles de l’anxiété, les troubles du sommeil et les troubles neurologiques, dont les symptômes semblent s’améliorer avec la consommation de cannabis.
Depuis, la plupart des pays de l’UE autorisent, ou envisagent d’autoriser, l’usage médical du cannabis ou des cannabinoïdes sous certaines formes. Toutefois, les approches adoptées varient considérablement, tant du point de vue des produits autorisés, que des cadres réglementaires qui régissent leur approvisionnement. Une approche plus coordonnée de ces législations au niveau européen permettrait d’une part plus de garanties pour le patient, d’autre part une meilleure connaissance des produits pour les médecins mais aussi des investissements dans la recherche à moyen et long terme sur les propriétés de la substance, son dosage, ses divers composants,…
Aujourd’hui, nous vivons dans un réel paradoxe ou la consommation de cannabis à des fins médicinales est difficile d’accès et ou la possession de faibles quantités de cannabis à des fins récréatives est dépénalisée mais ou la production et la vente est toujours interdite. Une situation qui assimile parfois les patients et leurs médecins à des hors-la-loi.
Le cannabis à usage récréatif
Les politiques d’interdiction du cannabis récréatif sont manifestement un échec au vu du taux de consommation en Europe. La légalisation de la production, de la vente et de l’usage dans le cadre d’un monopole public me semble être la politique la plus apte à contrôler la consommation et permettre la prévention.
En effet, cette politique permettrait de fixer le prix à un niveau plus élevé qu’aujourd’hui de manière à garantir une relative stabilité du nombre de consommateurs et de la quantité consommée. Cette option générerait des recettes fiscales significatives et entraînerait une réduction des dépenses publiques liées à la répression.
Diverses expériences sont menées actuellement en Europe dont le Luxembourg. Une approche européenne serait, là aussi, d’un intérêt majeur pour les consommateurs qui auraient la garantie de consommer des produits répondant à des normes phytosanitaires européennes. De plus, la production créerait des opportunités économiques dans le secteur agricole.
Il est temps que l’Europe sorte de cette situation ambiguë et inefficace et propose un cadre légal harmonisé. Je souhaiterais que ce débat puisse avoir lieu au Parlement européen avec un rapport qui serait une piste de réflexion politique adressé à la Commission.
Par Marie Arena (publié le 18/10/2019)
A lire sur le site Marie Arena
Même si dans les deux cas nous nous heurtons à des préjugés importants liés à l’imaginaire collectif concernant ce produit.
La plante de cannabis contient plus de 480 composés incluant plus de 100 cannabinoïdes, dont le THC (D9-tetrahydrocannabinol) et le cannabidiol (CBD).
À savoir que le THC est le composé psychoactif et addictif principal du cannabis et que le CBD n’a pas de propriétés psychoactives.
L’usage médical de cannabis (et de cannabinoïdes) désigne tout un panel de produits et de préparations contenant ces ingrédients actifs et pouvant être administrés selon différentes voies, le corps médical déconseille fortement l’utilisation du cannabis par combustion.
Le Cannabis à usage thérapeutique
L’usage médical des préparations dérivées de la plante cannabis est ancien. Cependant, au XXe siècle, l’usage médical du cannabis avait largement diminué et son classement en 1961 dans la Convention unique des Nations Unies sur les stupéfiants comme une drogue sans usage médical, a stoppé toute initiative de recherche médicale.
Durant ces 20 dernières années, on a pu noter une recrudescence de l’intérêt des patients et du monde scientifique à l’égard de la consommation de cannabis et de cannabinoïdes pour traiter diverses affections, notamment les douleurs chroniques, les douleurs cancéreuses, la dépression, les troubles de l’anxiété, les troubles du sommeil et les troubles neurologiques, dont les symptômes semblent s’améliorer avec la consommation de cannabis.
Depuis, la plupart des pays de l’UE autorisent, ou envisagent d’autoriser, l’usage médical du cannabis ou des cannabinoïdes sous certaines formes. Toutefois, les approches adoptées varient considérablement, tant du point de vue des produits autorisés, que des cadres réglementaires qui régissent leur approvisionnement. Une approche plus coordonnée de ces législations au niveau européen permettrait d’une part plus de garanties pour le patient, d’autre part une meilleure connaissance des produits pour les médecins mais aussi des investissements dans la recherche à moyen et long terme sur les propriétés de la substance, son dosage, ses divers composants,…
Aujourd’hui, nous vivons dans un réel paradoxe ou la consommation de cannabis à des fins médicinales est difficile d’accès et ou la possession de faibles quantités de cannabis à des fins récréatives est dépénalisée mais ou la production et la vente est toujours interdite. Une situation qui assimile parfois les patients et leurs médecins à des hors-la-loi.
Le cannabis à usage récréatif
Les politiques d’interdiction du cannabis récréatif sont manifestement un échec au vu du taux de consommation en Europe. La légalisation de la production, de la vente et de l’usage dans le cadre d’un monopole public me semble être la politique la plus apte à contrôler la consommation et permettre la prévention.
En effet, cette politique permettrait de fixer le prix à un niveau plus élevé qu’aujourd’hui de manière à garantir une relative stabilité du nombre de consommateurs et de la quantité consommée. Cette option générerait des recettes fiscales significatives et entraînerait une réduction des dépenses publiques liées à la répression.
Diverses expériences sont menées actuellement en Europe dont le Luxembourg. Une approche européenne serait, là aussi, d’un intérêt majeur pour les consommateurs qui auraient la garantie de consommer des produits répondant à des normes phytosanitaires européennes. De plus, la production créerait des opportunités économiques dans le secteur agricole.
Il est temps que l’Europe sorte de cette situation ambiguë et inefficace et propose un cadre légal harmonisé. Je souhaiterais que ce débat puisse avoir lieu au Parlement européen avec un rapport qui serait une piste de réflexion politique adressé à la Commission.
Par Marie Arena (publié le 18/10/2019)
A lire sur le site Marie Arena