06 Fév 2018
Les salariés de l'industrie ont entamé vendredi une troisième journée de grève dans de grandes entreprises comme Mercedes-Benz, Audi, Porsche et BMW ou chez le constructeur aéronautique Airbus, à l'appui de revendications portant sur les salaires et le temps de travail.
Le bras de fer se durcit en Allemagne. Les salariés de l'industrie et de la métallurgie ont entamé vendredi une troisième grève de 24 heures, dans de grandes sociétés comme Mercedes-Benz, Porsche ou chez le constructeur aéronautique Airbus. Ces débrayages, qui visent particulièrement le secteur automobile, doivent prendre fin vendredi soir. Ce sont les dernières grèves d'avertissement lancées par le puissant syndicat IG Metall avant un vote sur une prolongation du mouvement social.
Des revendications multiples
Dans le contexte d'une croissance économique robuste et d'un taux de chômage relativement bas, les salariés et syndicats d'IG Metall ont plusieurs réclamations. Ils demandent une hausse de salaire de 8% sur 27 mois pour 3,9 millions d'ouvriers. La chercheuse Isabelle Bourgeois, associée au Centre d'information et de recherche sur l'Allemagne contemporaine (CIRAC), expliquait au Monde que, d'habitude, le syndicat demande le double du patronat et il s'accordent sur un chiffre au milieu. Mais, cette année, "IG Metall fait une demande particulièrement forte, dans une branche où le niveau de salaire est déjà très bon."
La seconde réclamation concerne le passage de 35 heures à 28 heures de travail par semaine pour ceux qui le souhaitent sans motif. L'organisation syndicale vise particulièrement ceux qui ont à s'occuper d'enfants, de personnes âgées ou de parents malades, et reprendre à plein temps au bout de deux ans. "Nous espérons que cela incitera les employeurs à parvenir à un accord", a déclaré Jürgen Wechsler, dirigeant d'IG Metall en Bavière.
Les représentants des salariés demandent également que les salariés qui choisissent la semaine de 28 heures obtiennent des compensations. L'employeur devrait verser une indemnité d'un montant maximal de 200 euros par mois en cas de réduction du temps de travail d'au moins 3,5 heures par semaine pour s'occuper d'un parent ou d'un enfant de moins de 14 ans.
De son côté, le patronat a proposé une hausse de 6,8% des salaires sur 27 mois portant sur le salaire et des éléments de long terme, mais s'oppose aux revendications concernant les baisses du temps de travail tant que les salariés n'accepteront pas de travailler plus en cas de besoin.
Plusieurs dizaines d'entreprises concernées
Le nombre d'entreprises varie selon les sources. Les arrêts de travail ont touché jeudi une centaine d'entreprises comptant environ 125.000 employés et conduit à des arrêts de la production, a indiqué IG Metall. Ce vendredi, le nombre d'entreprises touchées devrait passer à 260, selon des chiffres cités par Reuters. Les entreprises touchées sont des fleurons de l'économie allemande notamment dans le secteur automobile. Le syndicat et le patronat se sont dits prêts à reprendre les discussions lundi, mais chaque partie a appelé l'autre à faire des concessions.
Par Grégoire Normand
A lire sur latribune.fr (02/02/2018)
Le bras de fer se durcit en Allemagne. Les salariés de l'industrie et de la métallurgie ont entamé vendredi une troisième grève de 24 heures, dans de grandes sociétés comme Mercedes-Benz, Porsche ou chez le constructeur aéronautique Airbus. Ces débrayages, qui visent particulièrement le secteur automobile, doivent prendre fin vendredi soir. Ce sont les dernières grèves d'avertissement lancées par le puissant syndicat IG Metall avant un vote sur une prolongation du mouvement social.
Des revendications multiples
Dans le contexte d'une croissance économique robuste et d'un taux de chômage relativement bas, les salariés et syndicats d'IG Metall ont plusieurs réclamations. Ils demandent une hausse de salaire de 8% sur 27 mois pour 3,9 millions d'ouvriers. La chercheuse Isabelle Bourgeois, associée au Centre d'information et de recherche sur l'Allemagne contemporaine (CIRAC), expliquait au Monde que, d'habitude, le syndicat demande le double du patronat et il s'accordent sur un chiffre au milieu. Mais, cette année, "IG Metall fait une demande particulièrement forte, dans une branche où le niveau de salaire est déjà très bon."
La seconde réclamation concerne le passage de 35 heures à 28 heures de travail par semaine pour ceux qui le souhaitent sans motif. L'organisation syndicale vise particulièrement ceux qui ont à s'occuper d'enfants, de personnes âgées ou de parents malades, et reprendre à plein temps au bout de deux ans. "Nous espérons que cela incitera les employeurs à parvenir à un accord", a déclaré Jürgen Wechsler, dirigeant d'IG Metall en Bavière.
Les représentants des salariés demandent également que les salariés qui choisissent la semaine de 28 heures obtiennent des compensations. L'employeur devrait verser une indemnité d'un montant maximal de 200 euros par mois en cas de réduction du temps de travail d'au moins 3,5 heures par semaine pour s'occuper d'un parent ou d'un enfant de moins de 14 ans.
De son côté, le patronat a proposé une hausse de 6,8% des salaires sur 27 mois portant sur le salaire et des éléments de long terme, mais s'oppose aux revendications concernant les baisses du temps de travail tant que les salariés n'accepteront pas de travailler plus en cas de besoin.
Plusieurs dizaines d'entreprises concernées
Le nombre d'entreprises varie selon les sources. Les arrêts de travail ont touché jeudi une centaine d'entreprises comptant environ 125.000 employés et conduit à des arrêts de la production, a indiqué IG Metall. Ce vendredi, le nombre d'entreprises touchées devrait passer à 260, selon des chiffres cités par Reuters. Les entreprises touchées sont des fleurons de l'économie allemande notamment dans le secteur automobile. Le syndicat et le patronat se sont dits prêts à reprendre les discussions lundi, mais chaque partie a appelé l'autre à faire des concessions.
Par Grégoire Normand
A lire sur latribune.fr (02/02/2018)