03 Avr 2019
Les monnaies locales peuvent être un formidable outil de relocalisation de l’économie, à condition de les calibrer pour qu’elles soient simples et attirantes. Une récente étude menée en France liste dix conditions de réussite pour ces nouveaux instruments de la transition des territoires.
Le succès du film « Demain » a stimulé un nouvel essor des monnaies locales en France, tant dans les paroles que dans les actes. Nous en dénombrons aujourd’hui plus de cinquante dans l’Hexagone, soutenues par des collectivités de tous bords.
Ce regain a toutes les chances d’être durable, tant les conditions de notre économie appellent ce type de dispositifs : épuisement de la mondialisation des échanges, primat de la spéculation monétaire sur les échanges réels, captation de la richesse locale par des grands groupes qui ne paient pas d’impôts, vacance commerciale en hausse dans les centre villes, demande locale croissante de biens et denrées locaux et de qualité… tous les voyants sont au vert pour amorcer une transition vers une production locale responsable.
Une politique de relance locale
Reconnues par la loi ESS de 2014, les monnaies locales complémentaires apparaissent comme l’instrument rêvé pour orienter l’économie vers une production à impact positif pour le territoire. En effet, ces monnaies parallèles à l’euro ne sont acceptées que dans un cercle de commerces locaux et/ou responsables (selon des critères environnementaux et sociaux à définir). Les commerces qui les utilisent peuvent ainsi attirer des consom’acteurs de plus en plus nombreux et sont incités à trouver des fournisseurs locaux pour utiliser leurs devises… générant un cercle vertueux pour l’économie locale.
Avec plus d’1 million d’euros en circulation, l’Eusko (monnaie du Pays Basque) a montré la capacité de ces monnaies à dépasser le cercle des premiers initiés. Sur chaque territoire, les commerçants sont nombreux à témoigner de la conquête de nouveaux clients et partenariats grâce à ces monnaies.
Mais comment augmenter leur pouvoir d’attraction ? Une option très concrète pour favoriser cette économie est de proposer un bonus pour la conversion des euros en monnaie locale. Il s’agit par exemple d’attribuer 11 unités de monnaie locale pour 10€, grâce à un abondement de 10% par les pouvoirs publics (ou d’autres financeurs privés). Avec ce bonus, les particuliers perçoivent un intérêt économique au-delà de la dimension militante du projet. Plus ceux-ci seront nombreux, plus les commerces et leurs fournisseurs souhaiteront s’associer à la démarche. Au final, ce coup de pouce de 10% permet de soutenir tout l’écosystème d’acteurs économiques agréés par la monnaie. Ces mécanismes ont déjà prouvé leur efficacité au Brésil (voir le succès des « palmas ») ou dans les années 1950 dans le Berry, avec un retour sur investissement certain pour les financeurs...
Par Samuel Sauvage
Lire la suite sur le site Anti-K
Le succès du film « Demain » a stimulé un nouvel essor des monnaies locales en France, tant dans les paroles que dans les actes. Nous en dénombrons aujourd’hui plus de cinquante dans l’Hexagone, soutenues par des collectivités de tous bords.
Ce regain a toutes les chances d’être durable, tant les conditions de notre économie appellent ce type de dispositifs : épuisement de la mondialisation des échanges, primat de la spéculation monétaire sur les échanges réels, captation de la richesse locale par des grands groupes qui ne paient pas d’impôts, vacance commerciale en hausse dans les centre villes, demande locale croissante de biens et denrées locaux et de qualité… tous les voyants sont au vert pour amorcer une transition vers une production locale responsable.
Une politique de relance locale
Reconnues par la loi ESS de 2014, les monnaies locales complémentaires apparaissent comme l’instrument rêvé pour orienter l’économie vers une production à impact positif pour le territoire. En effet, ces monnaies parallèles à l’euro ne sont acceptées que dans un cercle de commerces locaux et/ou responsables (selon des critères environnementaux et sociaux à définir). Les commerces qui les utilisent peuvent ainsi attirer des consom’acteurs de plus en plus nombreux et sont incités à trouver des fournisseurs locaux pour utiliser leurs devises… générant un cercle vertueux pour l’économie locale.
Avec plus d’1 million d’euros en circulation, l’Eusko (monnaie du Pays Basque) a montré la capacité de ces monnaies à dépasser le cercle des premiers initiés. Sur chaque territoire, les commerçants sont nombreux à témoigner de la conquête de nouveaux clients et partenariats grâce à ces monnaies.
Mais comment augmenter leur pouvoir d’attraction ? Une option très concrète pour favoriser cette économie est de proposer un bonus pour la conversion des euros en monnaie locale. Il s’agit par exemple d’attribuer 11 unités de monnaie locale pour 10€, grâce à un abondement de 10% par les pouvoirs publics (ou d’autres financeurs privés). Avec ce bonus, les particuliers perçoivent un intérêt économique au-delà de la dimension militante du projet. Plus ceux-ci seront nombreux, plus les commerces et leurs fournisseurs souhaiteront s’associer à la démarche. Au final, ce coup de pouce de 10% permet de soutenir tout l’écosystème d’acteurs économiques agréés par la monnaie. Ces mécanismes ont déjà prouvé leur efficacité au Brésil (voir le succès des « palmas ») ou dans les années 1950 dans le Berry, avec un retour sur investissement certain pour les financeurs...
Par Samuel Sauvage
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