02 Juin 2021
Lundi 24 mai, une manifestation massive a eu lieu à Saint-Domingue, en République Dominicaine. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté pour le droit à l’avortement et en particulier leur droit à décider d’avoir recours à l’avortement hors de toutes urgence médicale. La marche a été lancée par le camp féministe qui se tenait depuis deux mois devant le Palais du gouvernement pour visibiliser ce combat suite à la proposition d’une loi qui autoriserait l’avortement dans les cas où la mère ou le fœtus sont en danger.
En effet, en République Dominicaine l’avortement est non seulement totalement illégal même en cas de danger pour la mère et le fœtus ou encore de viol, mais il est aussi criminalisé. Selonl’Human Right Watch, les femmes qui avortent risquent jusqu’à deux ans de prison et les professionnels de santé leur venant en aide jusqu’à 20 ans. Le projet de loi qui autoriserait l’avortement en cas de grossesse à risque à été accepté par la chambre des députés mais il doit encore passer par le Sénat, institution conservatrice et réactionnaire, avant d’être définitivement adopté. Il est inutile de préciser que cette loi, loin d’avoir pour but l’émancipation des femmes est particulièrement nauséabonde car encore une fois on refuse aux femmes le contrôle de leur corps en confiant le pouvoir de décider à leur médecin. L’actuel président Abinader, membre du Parti révolutionnaire moderne (PRM) libéral, a déclaré qu’il était contre l’avortement libre, autrement dit il se positionne contre le droit des femmes à disposer de leur corps, et à décider de leur maternité comme elles le souhaitent.
En Amérique Latine, les droits des femmes et en particulier l’avortement sont régulièrement attaqués. Dans la plupart des pays, l’avortement est soit totalement interdit soit très peu accessible. Le Nicaragua, le Chili, Honduras et El Salvador interdisent l’avortement, quels que soient les motifs et les circonstances en le réprimant pénalement. Dans d’autres pays comme le Brésil ou la Colombie l’avortement n’est pas pénalisé si la vie de la mère est en jeu ou en cas de viol. Les conséquences en termes de santé pour les femmes sont désastreuses. En Amérique du Sud, 17 % de la mortalité féminine est due aux avortements clandestins car dans ces pays les femmes sont obligées de partir avorter à l’étranger, pour les plus privilégiées financièrement, ou dans l’illégalité et donc dans des conditions dangereuses. De nombreuses femmes gardent ainsi des séquelles de leur avortement ou en meurent.
L’avortement est un droit fondamental et toutes les personnes souhaitant y avoir recours devraient pouvoir y accéder y compris lorsqu’il n’y a pas d’urgence médicale. Pour cette raison, revendiquer le droit à l’avortement, légal, libre et gratuit est essentiel, pour qu’aucune femme ne meure, et que toutes puissent disposer de leur corps, en choisissant, ou non, de leur propre maternité. Mais il ne suffit pas qu’un État accorde formellement le droit à l’avortement pour que dans les faits les femmes y aient accès. Il est nécessaire d’exiger que l’État finance et fournisse toutes les ressources nécessaires pour mettre en œuvre ce droit dans toutes les cliniques et tous les hôpitaux du pays, qui nécessite des investissements massifs dans les services publics de santé, sans aucune objection de conscience de la part du personnel médical.
Dans la dynamique de la marée verte en Argentine, et les leçons tirées de cette victoire historique en décembre dernier, les dominicaines ne peuvent faire confiance à un gouvernement qui pacte avec l’Église et les grandes entreprises, car en alliance avec ces secteurs réactionnaires il n’accordera pas volontiers le droit de décider. Ce n’est qu’en étant des milliers organisés et dans la rue, aux côtés de ceux qui subissent aussi l’oppression patriarcale, comme les personnes LGBTQI+, ainsi que la classe ouvrière et populaire qui porte le poids de la criminalisation (parce que pendant que les riches peuvent avorter, les pauvres meurent) que nous pourrons gagner le droit à l’avortement légal, libre, gratuit et sûr en République dominicaine et sur tout le continent.
Par Révolution Permanente (publié le 28/05/2021)
A lire sur le site Anti-K
En effet, en République Dominicaine l’avortement est non seulement totalement illégal même en cas de danger pour la mère et le fœtus ou encore de viol, mais il est aussi criminalisé. Selonl’Human Right Watch, les femmes qui avortent risquent jusqu’à deux ans de prison et les professionnels de santé leur venant en aide jusqu’à 20 ans. Le projet de loi qui autoriserait l’avortement en cas de grossesse à risque à été accepté par la chambre des députés mais il doit encore passer par le Sénat, institution conservatrice et réactionnaire, avant d’être définitivement adopté. Il est inutile de préciser que cette loi, loin d’avoir pour but l’émancipation des femmes est particulièrement nauséabonde car encore une fois on refuse aux femmes le contrôle de leur corps en confiant le pouvoir de décider à leur médecin. L’actuel président Abinader, membre du Parti révolutionnaire moderne (PRM) libéral, a déclaré qu’il était contre l’avortement libre, autrement dit il se positionne contre le droit des femmes à disposer de leur corps, et à décider de leur maternité comme elles le souhaitent.
En Amérique Latine, les droits des femmes et en particulier l’avortement sont régulièrement attaqués. Dans la plupart des pays, l’avortement est soit totalement interdit soit très peu accessible. Le Nicaragua, le Chili, Honduras et El Salvador interdisent l’avortement, quels que soient les motifs et les circonstances en le réprimant pénalement. Dans d’autres pays comme le Brésil ou la Colombie l’avortement n’est pas pénalisé si la vie de la mère est en jeu ou en cas de viol. Les conséquences en termes de santé pour les femmes sont désastreuses. En Amérique du Sud, 17 % de la mortalité féminine est due aux avortements clandestins car dans ces pays les femmes sont obligées de partir avorter à l’étranger, pour les plus privilégiées financièrement, ou dans l’illégalité et donc dans des conditions dangereuses. De nombreuses femmes gardent ainsi des séquelles de leur avortement ou en meurent.
L’avortement est un droit fondamental et toutes les personnes souhaitant y avoir recours devraient pouvoir y accéder y compris lorsqu’il n’y a pas d’urgence médicale. Pour cette raison, revendiquer le droit à l’avortement, légal, libre et gratuit est essentiel, pour qu’aucune femme ne meure, et que toutes puissent disposer de leur corps, en choisissant, ou non, de leur propre maternité. Mais il ne suffit pas qu’un État accorde formellement le droit à l’avortement pour que dans les faits les femmes y aient accès. Il est nécessaire d’exiger que l’État finance et fournisse toutes les ressources nécessaires pour mettre en œuvre ce droit dans toutes les cliniques et tous les hôpitaux du pays, qui nécessite des investissements massifs dans les services publics de santé, sans aucune objection de conscience de la part du personnel médical.
Dans la dynamique de la marée verte en Argentine, et les leçons tirées de cette victoire historique en décembre dernier, les dominicaines ne peuvent faire confiance à un gouvernement qui pacte avec l’Église et les grandes entreprises, car en alliance avec ces secteurs réactionnaires il n’accordera pas volontiers le droit de décider. Ce n’est qu’en étant des milliers organisés et dans la rue, aux côtés de ceux qui subissent aussi l’oppression patriarcale, comme les personnes LGBTQI+, ainsi que la classe ouvrière et populaire qui porte le poids de la criminalisation (parce que pendant que les riches peuvent avorter, les pauvres meurent) que nous pourrons gagner le droit à l’avortement légal, libre, gratuit et sûr en République dominicaine et sur tout le continent.
Par Révolution Permanente (publié le 28/05/2021)
A lire sur le site Anti-K